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mercredi 25 septembre 2013

À l'école du Christ : imiter Jésus

Mon fils, de temps en temps, se rase avec moi. Je l'installe devant le lavabo à mes côtés, il se tartine le visage de mousse à raser et, fier comme paon, il se "rase" avec l'envers d'un peigne.
Dans des billets précédents, nous avons vu que pour aimer comme Jésus nous devions d'abord le connaître et l'observer. Mais, bien sûr, comme les enfants, nous apprenons par imitation.

Dans notre immersion dans le texte de Jean 13:1-17, nous arrivons maintenant aux 6 derniers versets :

12 Après leur avoir lavé les pieds, il remit son vêtement et se rassit à table. Alors il leur dit :
- Avez-vous compris ce que je viens de vous faire?
13 Vous m'appelez Maître et Seigneur, et vous avez raison, car je le suis.
14 Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous devez, vous aussi, vous laver les pieds les uns aux autres.
15 Je viens de vous donner un exemple, pour qu'à votre tour vous agissiez comme j'ai agi envers vous.
16 Vraiment, je vous l'assure, un serviteur n'est jamais supérieur à son maître, ni un messager plus grand que celui qui l'envoie.
17 Si vous savez ces choses vous êtes heureux à condition de les mettre en pratique.

Nous devons donc imiter le Christ. Nous devons nous agenouiller devant nos frères et sœurs et les servir. Nous devons, nous aussi, laver les pieds de Judas.

Disons le tout net : ce n’est pas facile. Il y a quelques temps, au hasard de mes pérégrinations sur internet, je suis tombé sur cette planche de BD. Elle m'a bien dérangé, parce que je ne comprends que trop ce qu'elle me reproche. Je me sens hélas souvent dans l'attitude de cette jeune femme.

Et pourtant, cette BD représente tout ce que n’est pas le lavement de pieds que Jésus nous a donné en exemple. Cette jeune femme, quand on l'observe à l’église on la voit pieuse, on l’imagine sérieuse dans sa foi. Peut-être même y a-t-elle des responsabilités. Préside-t-elle le conseil de diacres ? Est-elle la femme du pasteur ? Quoi qu'il en soit, comme le dit Paul dans l’Épitre aux Corinthiens, si elle n’a pas l’amour cela ne lui sert de rien.

Dieu n’est pas aveugle. Il n’est pas dupe. Il regarde au cœur. Il n’est pas impressionné par ce qui brille dans nos vies. Ce qui impressionne Dieu c’est la prostituée qui, par amour et reconnaissance, laisse couler ses larmes sur les pieds de Jésus et les essuie avec ses cheveux. Ce qui impressionne Dieu, c’est le cœur qui se repent, qui accueille Jésus-Christ et en vient à aimer comme lui a aimé. Ce cœur là abandonne toute volonté de gloire et de puissance et, à l’image du Christ, il s’agenouille devant ses frères et sœurs pour leur laver les pieds.

Les nouveaux pieds sales

Nos frères catholiques n’hésitent pas à prendre l’invitation de Jésus de façon littérale : durant le jeudi saint le prêtre reproduit ce moment et lave les pieds de ses paroissiens. C’est sans nul doute un moyen très efficace pour lui de se rappeler sa vocation et en tout cas, c’est un joli symbole. Néanmoins, aujourd’hui nous avons de bonnes chaussures, les routes sont goudronnées et du coup on peut supposer – et espérer – que vous êtes de moins en moins nombreux à venir à l’église avec les pieds sales ! La voie est donc libre pour imaginer d’autres manières de suivre l’exemple du Christ. J’en vois au moins deux :

1) En premier lieu, chaque appel aux volontaires dans l’église est une occasion de service. J'ai bien peur de ne pas être le seul à avoir déjà fait profil bas quand il fallait remonter les manches. Une fois ou l'autre il se peut que ce soit légitime : nos agendas chargés ne nous permettent pas toujours de nous impliquer dans chacune des activités de l'église. Mais si cette attitude est systématique, il y a peut-être une raison plus profonde qu'il nous faudra démasquer : est-on en colère contre l'église ? Cela nous coûte-t-il beaucoup d'aimer nos frères et sœurs ? Est-on sincère dans notre engagement vis-à-vis du Seigneur ? Trouve-t-on indignes les tâches qui nous sont proposées ? Quoi qu'il en soit, il est possible de transformer tout ceci positivement et d'apporter sa pierre à l'édifice de l'église.

2) En second lieu, chaque pointe d’amertume est une occasion de service. Je parle de cette critique sourde qui parfois commence à nous envahir lorsque nous constatons une grosse lacune dans le fonctionnement de l’église. Lorsque Jésus a célébré la Pâques avec ses disciples, il y avait une grosse lacune : ils venaient d’arriver par des chemins poussiéreux, ils avaient besoin de se laver les pieds et il n’y avait personne pour les servir. Jésus aurait pu critiquer l’attitude de ses disciples, mais au lieu de cela... il a simplement comblé lui-même la lacune qu’il constatait. Aimerait-on qu’il y ait plus de moniteurs à l’école du dimanche ? Trouve-t-on que telle ou telle pièce devrait être plus jolie ou mieux rangée ? Il est possible que le Seigneur vous appelle vous, tout simplement, à combler ces lacunes. Il est possible que ce soit précisément vous que Dieu appelle à agir.

Connaître, observer, imiter le Christ

Au long de cette série, nous avons été à l'école du Christ pour apprendre à aimer comme lui nous aime. Nous avons vu trois mots clefs, trois mots à graver : Connaître, observer, imiter le Christ.

Connaître le Christ, c’est le recevoir dans sa vie comme Seigneur et Sauveur, car c’est ce qu’il est : Il règne sur le monde, et il sauve le monde.

Observer le Christ, c’est observer la grandeur de Dieu : là où les hommes tentent de s’élever par tous les moyens pour occuper des places qui ne leur correspondent pas, abusant de leur pouvoir et méprisant les plus petits, notre Dieu s’abaisse à leurs pieds et se met à les servir, par amour. Voilà la grandeur de Dieu. 

Imiter le Christ, c’est donc imiter cet amour qui s’humilie : « Un serviteur n’est jamais plus grand que son maître ». Si le maître s’est abaissé, les serviteurs que nous sommes ne peuvent pas faire moins : en fait, nous devrions faire plus !

Alors c’est vrai ! Il y a des tâches peu attirantes, peu valorisantes, des tâches ingrates dans l'église. Mais Jésus a lavé les pieds de celui qui allait le trahir. Avec cela, il nous enseigne que tout service fait avec amour a de la valeur aux yeux de Dieu. Certaines tâches sont méprisées des hommes : aucune n’est méprisée du Seigneur.

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