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jeudi 16 mai 2013

Réforme protestante : et Dieu dans tout ça ?

Dans mon billet précédent, j'ai essayé d'expliquer la raison historique de la Réforme, c'est à dire son aspect humain. Au fur et à mesure que je rédigeais le billet, j'entendais une petite voix qui me disait: "Ah ben oui, mais... et Dieu, dans tout ça ?" Une autre façon de poser la question serait celle-ci : la Réforme faisait-elle partie du plan divin ? Dieu s'en est-il réjouit ? Je tente ici une réponse à ces questions.

Un petit exercice pour la forme. Prenez un catholique, questionnez-le sur la Réforme. Puis prenez un protestant et faites de même. Il y a fort à parier que les deux, tôt ou tard, vont vous parler du péché... de l'autre, bien sûr. Le catholique verra probablement dans la Réforme un péché qui a divisé l’Église. Le protestant verra dans le refus de la Réforme par le clergé un péché qui a divisé l’Église. Bref, une fois n'est pas coutume, on n'est pas d'accord. Sauf, tout de même - et ce n'est pas rien - pour dire que le péché a eu sa part dans l'affaire.


Ce qui est vrai, c'est que lorsque Dieu provoque une crise ce n'est jamais pour détruire et diviser : c'est pour provoquer la repentance. Jonas le savait bien, lui qui ne voulait pas du Salut de Ninive. Il savait bien, Jonas, que Dieu est plein de miséricorde et qu'il ne refuse jamais son pardon au pécheur qui se repent. Ninive s'est repentie, Dieu a pardonné, et Jonas... et bien Jonas a eu les nerfs. Pardonner les pécheurs, c'était pas son truc. Il aurait préféré une bonne petite extermination, comme ça, sans plus.

Du coup, la Réforme selon le plan de Dieu n'aurait jamais du aboutir à la division de l'Église, mais à sa repentance. Je crois que là dessus tout le monde sera à peu près d'accord. Pour ce qui est de la suite, le regard que j'offre sera un regard protestant (surprenant, non ?).

Alors voilà. Entre les trois religions monothéistes, les chrétiens ont la spécificité de croire que le Dieu unique s’est incarné en une personne qui a vécu parmi nous. Une incarnation historique : il y a, comme en témoigne même notre calendrier, un « avant » et un « après » Jésus-Christ. Pour les chrétiens, le Christ est au centre de l’Histoire de l'humanité.


                                                     L'Histoire centrée en Jésus-Christ

Espérance d'un Messie                                                                                         Retour à l'origine
                                                                       Histoire

Comme le montre ce petit schéma, avant Jésus-Christ le peuple de Dieu était dans l'espérance d'un Sauveur : le Messie de Dieu annoncé par les prophètes. Son espérance se portait vers un événement futur. Mais ça, comme on dit, c'était avant.
Cette espérance a vu son accomplissement en Jésus-Christ. Même si, bien sûr, nous avons toujours l'espérance future du retour de Christ, notre espérance actuelle prend sa source dans l'événement historique de la mort et de la résurrection de Jésus. Nous sommes appelés à revenir sans cesse à cette source.

Et la Réforme, justement, c'est cela : revenir à la source. Nous pouvons la comprendre comme l'appel constant de Dieu à revenir à son Fils. Du coup elle n'est pas seulement un événement historique, elle est une exigence divine permanente. Nous sommes appelés à nous réformer sans cesse, à revenir sans cesse à Jésus-Christ, à confronter sans cesse ce que nous croyons aux enseignements des Écritures.

La Réforme, c'est ce qui arrive lorsque le Saint-Esprit met le doigt là où ça fait mal et lorsque le chrétien reconnaît son erreur, demande pardon à Dieu et se voit nouvellement inondé par la grâce.

La repentance, un virage à 180º qui nous ramène à Jésus-Christ


Un grand merci à David Perez, compagnon de séminaire et actuel pasteur stagiaire de l'église baptiste de Niort, pour m'avoir autorisé à piller allègrement l'étude préparée par ses soins sur l'histoire de la Réforme.

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Source image "repentance": ici

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