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jeudi 4 avril 2013

5 façons de mourir en lisant la Bible

Lire la Bible, à la longue ça s’avère être un peu comme faire de la randonnée. C’est comme entreprendre un long voyage à pied. Il y a quelques années je suis parti crapahuter pendant deux mois sur le chemin de Compostelle : 1500 km de marche au milieu de la nature, à voir à l’œil nu comment elle passe du printemps à l’été, traversant plateaux, plaines et montagnes et rencontrant un bon paquet de cinglés qui, comme moi, avaient décidé de se dégourdir les jambes et de se faire des ampoules aux pieds.


Sur ce chemin, j’ai aussi eu l’occasion d’observer de près les mille-et-une manières de ne pas arriver au but que l’on s’était fixé. Ici je n’en aborderai que cinq, en les appliquant au noble art de la lecture biblique. Cinq façons, en somme, de mourir en lisant la Bible. Mais aussi cinq solutions pour s’enthousiasmer avec elle !

Vous êtes prêts ? C’est parti ! 


1. Méditer sur les 1500 km qui nous attendent

Un grand classique. Le grand jour est arrivé, nous voici enfin en haut des marches de la cathédrale du Puy-en-Velay avec devant nous les premiers mètres du chemin qui nous mènera jusqu’à Compostelle.
Et soudain, là, dans la fraîcheur du petit matin, à peine sorti de la bénédiction des pèlerins, nous voilà prit d’un violent vertige. Le vertige des 1500 kilomètres à parcourir, des Pyrénées qu’il faudra franchir, de l’espagnol que l’on ne parle pas et qu’il faudra bien baragouiner d’une façon ou d’une autre… pour certains, le vertige est tel qu’ils n’ont même pas atteint la cathédrale : il les a prit à la maison et les a définitivement scotché au canapé.


Mais… « Ne vous inquiétez pas du lendemain ; car le lendemain aura soin de lui-même », nous dit Jésus (Mat. 6:34). Quel sage conseil ! Oublions-nous de Compostelle, oublions-nous des 1500 pages de la Bible. Soyons simplement fidèles avec le jour d’aujourd’hui. Parcourons les 20 kilomètres de l’étape du jour ; lisons les 3 pages de la bible que nous nous sommes engagés à lire. C’est ainsi que, un jour après l’autre, on arrive au bout. Sans même nous en rendre compte arrive la dernière étape : c’est gagné, on a lu la Bible en entier !


2. Commencer au pied des pyrénées

C’est fou comme la Bible ressemble à un livre : une couverture, des pages au milieu, pleins de mots dedans,
vraiment c’est à s’y méprendre ! Et pourtant, la Bible n’est pas un livre : c’est une bibliothèque, une petite bibliothèque familiale de 66 livres.
Il ne viendrait à l’idée de personne de lire tous les livres d’une bibliothèque en commençant par celui en haut à gauche pour finir par celui en bas à droite : pourquoi donc devrait-on commencer la Bible par la Genèse et la finir par l’Apocalypse ?
Beaucoup de gens commencent le Chemin de Compostelle à Saint-Jean-Pied-de-Port, aux pieds des Pyrénées. Parmi eux, certains ne mesurent vraisemblablement pas ce qui les attend. Leur sac-à-dos est visiblement trop lourd, leurs chaussures trop neuves, ils ne se sont pas entraînés, sont tellement enthousiastes qu’ils vont se coucher à point d’heure et le matin suivant ils n’hésitent pas à entamer gaiement ce qui est l’une des étapes les plus difficiles du Chemin. On a encore rien trouvé de mieux pour se démotiver, surtout quand on voit les autres flâner le nez au vent, savourant le paysage, marchant au milieu des troupeaux et avec cet air de ne pas sentir que ça monte, ça monte ! Eh, oui... mais c’est que eux ont déjà des centaines de kilomètres dans les pattes. Avec la Bible, c’est la même chose : ne commençons pas l’ascension par les livres les plus difficiles : avant de s’attaquer à Ezéchiel ou à Esaïe, savourons les Évangiles et le Nouveau Testament.


3. Se croire en vacances

Quand j’ai commencé à lire la Bible, j’ai suivi un plan de lecture que m’avait donné mon pasteur. Mais avec le temps, j’ai fini par me rendre compte qu’il y avait des jours, de plus en plus nombreux, où je lisais sans envie. « Quelle hypocrisie, quel légalisme, me suis-je alors dit. Ne vaut-il pas mieux que je me laisse guider par le Saint-Esprit ? Lui me dira quand lire la Bible. » Voilà une décision qui me parut on ne peut plus raisonnable et spirituelle.

Oui, mais... Dieu a-t-il besoin de nous dire quand nous devons lire la Bible ? Quand il appela Josué à prendre la suite de Moïse pour mener son peuple, il lui dit simplement : « Aie soin de répéter sans cesse les paroles de ce livre de la Loi, médite-les jour et nuit afin d'y obéir et d'appliquer tout ce qui y est écrit » (Josué 1 :8).

Diantre ! Jour et nuit ? Même quand je n'ai pas envie ? Même quand j'ai sommeil ?

Même exhortation dans le Psaume 1 : « Heureux l'homme qui ne marche pas selon les conseils des méchants, qui ne va pas se tenir sur le chemin des pécheurs, qui ne s'assied pas en compagnie des moqueurs. Toute sa joie il la met dans la Loi de l'Eternel qu'il médite jour et nuit. » (Ps. 1:1-2)

Sur le chemin de Compostelle, pour arriver au but il n'y a pas trente-six solutions : il faut marcher. Marcher chaque jour, qu’il pleuve, qu’il fasse froid ou qu’il fasse chaud, que vous soyez fatigué ou que vous ayez mal aux pieds. Il y aura des jours ou vous marcherez moins, et peut-être même des jours de pause nécessaire. Mais le but, l’objectif, est celui là : marcher un peu chaque jour.

L’idée n’est pas forcément de lire la Bible en un an. On peut la lire en deux, trois ou même en cinq ans, mais il est nécessaire d’avoir l’objectif d’une lecture quotidienne. Pour cela, rien de mieux qu'un plan de lecture : il offre un moyen concret de vérifier la fidélité à notre engagement.


4. Se prendre pour Superman

Sur le Chemin de Compostelle, certains font le calcul suivant : « J’ai un mois de vacances et 1500 km à
parcourir : je dois donc marcher 50 km par jour. » Et ils essaient !
C'est la voie la plus sûr pour retourner à la maison au bout d’une semaine avec entorses et ampoules, mort de fatigue si ce n'est pas mort tout court, avec deux ou trois os en moins.
Fixons-nous des objectifs atteignables, en rapport avec nos forces ! La question n’est pas de lire la Bible en un an, pas plus qu’elle n’est d’arriver à Compostelle en un mois. La question est de savoir de quoi nous sommes capables chaque jour. S’il nous est trop difficile de lire 4 pages par jour, alors lisons-en trois. Et si trois c’est encore trop, lisons-en deux. Mais lisons !
Ne pas être trop ambitieux, voilà la clef : on aura toujours le temps d’aller au-delà du but que l’on s’était fixé, et c’est très gratifiant. En revanche, ne pas atteindre les objectifs qu'on s'était fixé, quelle frustration ! Il n’y a pas de chemin plus rapide pour perdre l’enthousiasme et la motivation.


5. Se croire plus malin que les autres

Lorsque Philippe s'approcha de son char, notre ami éthiopien était en train de lutter pour essayer de comprendre un texte du prophète Esaïe. Philippe lui demanda : “Comprends-tu ce que tu lis ?”, et lui répondit simplement : “Comment le pourrais-je, si je n'ai personne pour me l'expliquer ?”.

Il était un haut fonctionnaire, trésorier de la reine d’Ethiopie, et ne comprenait rien à ce qu'il lisait. Il n'est pas le seul : L’apôtre Pierre lui-même admet que certains des écrits de Paul sont difficiles à comprendre !

Sur le Chemin de Compostelle, vous trouverez toujours deux ou trois récalcitrants qui préféreront faire ce que bon leur semble plutôt que de suivre les sages conseils des marcheurs plus expérimentés. On dit que c'est en forgeant qu'on devient forgeron, et c'est vrai... mais c'est aussi en observant un maître artisan travailler. Lire la Bible, c'est la même chose. Personne n'est supposé tout comprendre du premier coup sans aide extérieure. Nous ne devons pas craindre de nous rapprocher du pasteur, d’assister aux études bibliques, de poser nos questions et d’exposer nos doutes. Il y a un proverbe qui dit que la seule question idiote, c’est celle qui n’a pas été posée…

Une autre façon de se rendre la lecture plus facile se trouve dans le choix de la Bible que l'on va lire.
Comme vous vous en doutez, la Bible n’a pas été écrite en français mais en hébreux, en araméen et en grec.
Or, à chaque fois qu'elle est traduite les traducteurs doivent choisir entre une traduction littérale, proche du texte original, ou une traduction un peu moins précise mais plus facile à lire, avec des mots actuels.
Si vous n’avez jamais lu la Bible, préférez la Bible du Semeur. Les traducteurs vous offrent ici un texte facile à lire et vous en facilitent la compréhension. Vous aurez tout le temps, plus tard, de vous casser les dents sur des traductions plus littérales ou même, si le cœur vous en dit, sur les textes originaux !


Je dois maintenant vous avouer quelque chose...

Tout au long de ce texte j’ai comparé la lecture de la Bible avec mon voyage sur le Chemin de Compostelle. Je dois maintenant vous avouer quelque chose : si j’ai un si joli souvenir de cette aventure, c’est en grande partie parce que j'y ai rencontré celle qui est devenue mon épouse.

Dans le fantastique voyage de la lecture biblique nous avons également quelqu’un à rencontrer : Jésus-Christ. Lire la Bible chaque jour, c'est le rencontrer chaque jour et entrer dans une relation vivante et vivifiante avec Lui. L’enjeu n’est rien de moins que celui-là. Et je vous garantis que si un mariage vous change la vie, il n’y a rien de comparable à rencontrer le Christ et se laisser transformer par Lui.

Alors, lire la Bible chaque jour… vous relevez le défi ? [1]

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[1] Je fournis mon plan de lecture en un an à qui le souhaite :)


Sources des photos : inconnue. Si vous êtes l'auteur de l'une d'elles et que vous souhaitez que je la retire, faites-moi signe !

9 commentaires:

  1. Un joli texte, qui plus est (re)motivant.

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  2. Est ce possible d'avoir votre plan de lecture svp ?
    Si oui voici mon adresse mail : xxxxxxxxx@yahoo.fr

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  3. Bien sûr, je vous l'envoie :)
    Et veuillez m'excuser : je me suis permis de copier-coller votre commentaire afin de pouvoir cacher votre adresse mail. Que le Seigneur vous bénisse !

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  4. super article, ça donne du courage, Merci !
    J'aimerais bien aussi votre plan de lecture svp !
    ->xxxxx@gmail.com

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  5. Hello! Merci pour l'article, c'est vraiment encourageant! Moi qui la lisais en "vrac" si je peux le dire j'ai bien envie de suivre ton plan de lecture. :p Merciii et que Dieu te bénisse mon frère :)

    Voici mon mail: xxxxxx@yahoo.fr

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    1. Ça y est, tu l'as dans ta boîte ! Merci pour le commentaire :)

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  6. Bonjour Laurent,

    c'est marrant ça : j'ai retrouvé la bible de ma maman et je me demandais comment je pourrai aborder cette lecture ... et aujourd'hui, un peu plus curieuse de ton blog, j'y suis venue m'y promener et je trouve ton article ... !
    veux tu bien m'envoyer ton plan de lecture ??
    Merci d'avance.
    Je t'embrasse bien amicalement.
    Sylvie

    PS./ demain, je m'envole pour une semaine à Malte pour de courtes (mais bien méritées vacances.

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