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lundi 6 juillet 2015

Judaïsme, bouddhisme, christianisme, islam : que croire ?

Un début polythéiste

L’homme a toujours eu une conscience de Dieu. Yves Coppens, préhistorien, dit la chose suivante : « Le développement de la conscience, et la pensée religieuse qui va avec, est ce qui met l’homme au-dessus des autres êtres vivants. »
Avoir la pensée de Dieu, c'est une spécificité humaine.

Au tout début, les hommes étaient tellement impressionnés par certains aspects de la nature comme le soleil, la mer ou la pluie qu’ils pensaient que c’étaient des dieux. Ils pensaient aussi qu’en leur offrant des sacrifices, ces dieux leur seraient favorables. Mais comme ce n’est évidemment pas simple d’offrir un sacrifice au soleil, à la pluie ou à la mer, ils se sont mis à les représenter. Ils ont sculptés des images de leurs dieux et se sont mis à adorer ce qu’ils avaient eux-mêmes fabriqué.

Un jour, l’Éternel s'est pourtant révélé à un homme : Abraham. Dans l’entourage d’Abraham, on adorait des statues faites de main d'homme, mais lui comprend qu’il n’y a pas plusieurs petits dieux mais un seul grand et unique Dieu qui a tout créé. Ce sera d'ailleurs la première spécificité de la foi d’Israël : « le Seigneur est un » (Deutéronome 6.4).


Autour du peuple d’Israël en revanche, c’est le culte aux idoles qui domine et l'Éternel insiste auprès de son peuple pour montrer l'absurdité d'adorer ce qu'on a soi-même fabriqué :
Ils sont sans connaissance, ils ne comprennent rien, et ils n'ont pas d'intelligence. On a bouché leurs yeux afin qu'ils ne voient pas, on a fermé leur cœur afin qu'ils ne saisissent pas. Aucun ne réfléchit, aucun n'a de savoir ni assez de raison pour se dire en lui-même : « J'ai brûlé la moitié de mon bois dans le feu, j'ai aussi cuit du pain sur les braises du bois, j'ai rôti de la viande dont je me suis nourri, et de ce qui restait, j'ai fait une abomination, je me suis prosterné devant un bout de bois ! » (Esaïe 44.18-21)

Le judaïsme

L'étoile de David
Tout ça se passe environ 2200 ans avant Jésus-Christ. Dieu se révèle à Abraham, et à partir d’Abraham il va créer son peuple, le peuple d’israël. Et à ce peuple, il va dire : « Tu es mon peuple et je suis ton Dieu ».
Et il va dire à son peuple par l’intermédiaire de Moïse : « Maintenant, si vous m'obéissez et si vous restez fidèles à mon alliance, vous serez pour moi un peuple précieux parmi tous les peuples » (Exode 19.5).

Les juifs en sont encore là aujourd’hui. Ils essaient de plaire à Dieu en obéissant à ses commandements.
Ils respectent tout un tas de règles et de rituels : non seulement les lois de l’Ancien Testament, mais encore des lois qu’ils ont eux-mêmes inventées. Par exemple, puisqu’il ne faut pas travailler le jour du sabbat (le samedi, donc : c’est une loi de l’Ancien Testament), les juifs orthodoxes ne veulent pas faire travailler les ascenseurs. Ils les ont donc programmés pour que, les jours de sabbat, les ascenseurs fonctionnent sans qu'on ait besoin d'appuyer sur le bouton : ils montent et descendent sans arrêt et s’arrêtent à tous les étages.

Le bouddhisme

La roue du Dharma
Pendant ce temps là, dans une autre région du globe – du côté de l’Inde et du Tibet – environ 500 ans avant
Jésus-Christ, un jeune prince appelé Siddhârta Gotama a une expérience curieuse. Siddhârta vivait dans un somptueux palais, et depuis toujours on avait soigneusement éloigné de lui toute vision de souffrance ou de mort. Mais un jour, il décide de sortir de son palais et se retrouve confronté à des misérables, des hommes souffrants, des morts qui jonchent les rues.

La souffrance se révèle à lui et va le bouleverser. Cette question va le travailler au corps et il va développer deux réflexions. La première, c'est que la souffrance vient du désir : comme je désire être aimé, je souffre quand on me quitte ; comme je désire être en bonne santé, je souffre quand je suis malade ; comme je désire vivre, je souffre quand il me faut mourir. Il faut donc tuer le désir pour ne plus souffrir.
La deuxième, c'est que ce qui nous arrive aujourd’hui provient de ce qu’on a fait dans le passé. Si nous souffrons aujourd’hui, c’est parce que dans le passé nous avons mal agit et nous en payons aujourd’hui les conséquences. Mais comme il constate que les bébés peuvent souffrir, il en déduit aussi qu’ils ont du avoir une vie antérieure dans laquelle ils ont mal agit. En conséquence, Siddhârta croit comprendre que nous sommes condamnés à nous réincarner tant que le problème de la souffrance n’est pas résolu.

Il faut donc absolument tuer le désir. Il va travailler là-dessus, il va se détacher du monde par une vie d'ascèse et de méditation et il va, effectivement, réussir à ne plus être attaché à rien. Il atteint "l’illumination" ou, dit-on aussi, l’état de Bouddha.

Mais quittons l’Inde et revenons à présent du côté d’Israël, à une époque qui a changé la face du monde.

Le christianisme

Nous sommes dans les premières décades de notre ère. Les juifs, donc, s’efforcent de respecter tous les commandements de Dieu. Malheureusement, force est de constater que c’est impossible : ils n’y parviennent pas à cause du péché qui est en eux.

Dans le même temps, ils attendent un Messie. Ils sont en effet sous l’emprise de l’empire romain qui a envahit la région, et ils pensent qu’un nouveau Moïse va les sortir de là comme Moïse avait sortit le peuple d’Israël de l’esclavage de l’Égypte.

Et là, surgit un homme : Jésus, qui affirme être le Messie attendu. Sauf que Jésus ne vient pas délivrer les juifs de l’esclavage des romains, mais le monde entier de l’esclavage du péché. À cause du péché, les efforts des hommes sont vains : on ne peut pas obéir à tous les commandements de Dieu. Nous sommes donc sous le coup de la condamnation.

Mais Jésus, Fils de Dieu, va mourir pour nous à la croix en prenant sur lui notre condamnation. Tous ceux qui placent leur foi en lui sont alors justifiés devant Dieu : Dieu les voit comme justes non pas grâce à ce qu'ils ont fait, mais grâce à ce que Jésus a fait.

Tout ceci est confirmé par sa résurrection et par l'accomplissement, en Jésus, des prophéties de l'Ancien Testament concernant le Messie qui devait venir. Depuis 2000 ans les disciples de Jésus, de génération en génération, disent qu’il est toujours vivant et qu’il se révèle à eux encore aujourd’hui.

L’islam

En l’an 570 de notre ère, un homme va naître : Mahomet, dans un endroit appelé « La Mecque », en Arabie Saoudite. À la Mecque, à cette époque là on adore toute sorte de dieux. Mahomet va alors revenir à la première affirmation d’Abraham et dire : « Non ! Il n’y a qu’un seul Dieu ».

Puis il va commencer à expliquer qu’il reçoit des révélations directes de Dieu. Elles seront consignées dans un livre appelé « Le Coran ».

Mahomet et ceux qui le suivent vont être persécutés et vont devoir fuir de la Mecque. Le groupe va se réfugier dans une ville qui s’appelle Médine où il va se fortifier. À présent à la tête d'une armée, Mahomet va revenir à la Mecque va s’en emparer par la force. À partir de là, l’Islam va s’étendre au Moyen Orient et au Nord de l’Afrique, jusqu’en Espagne.

S'il y a une continuité entre le judaïsme et le christianisme (Jésus n'est pas venu abolir la loi, mais l'accomplir : juifs et chrétiens ont en commun l'Ancien Testament), il y a rupture avec l'islam. Mahomet affirme recevoir une révélation nouvelle et si le Coran reconnait la Torah et les évangiles comme des écrits saints, il accuse aussi juifs et chrétiens de les avoir falsifiés.

Les musulmans, comme les juifs, pensent qu'il est nécessaire de faire un certain nombre de choses pour plaire à Dieu. Pour les musulmans, il faut d'abord reconnaître que Mahomet est le prophète de Dieu. Ensuite, il faut prier 5 fois par jour en direction de la Mecque. Après la prière, il y a encore tout un rituel de purification. Il faut également jeûner durant le ramadan, donner l'aumône aux pauvres et, si c'est possible, aller à la Mecque au moins une fois dans sa vie où l'on doit, là aussi, accomplir un certain nombre de rites obligatoires. Il y a de plus des interdits alimentaires comme le fait de ne pas consommer d’alcool et de ne pas manger de porc.

Comment savoir qui a raison ?

En premier lieu, il faut reconnaître que tout ça, ça n’est pas pareil.
Ça n’est pas pareil de croire qu’il y a plusieurs dieux que de croire qu’il n’y en a qu’un seul.
Ça n’est pas pareil de croire qu’on est sauvé parce qu’on obéit aux commandements, comme dans le judaïsme ou dans l’islam, que de croire qu’on est sauvé par la grâce de Dieu lorsqu’on se rend compte qu’on est incapable d’obéir à toute la loi – comme dans le christianisme.
Ça n’est pas pareil de croire qu’on peut se sauver soi-même par tout un tas de pratiques comme dans le bouddhisme, que de croire que c’est Dieu qui nous sauve comme dans le christianisme.

Quelques pistes de réflexion, jetées en vrac...

  • Dans le christianisme, Dieu se révèle de façon progressive et cohérente à des milliers de personnes différentes sur une période de plus de 2000 ans. Dans l’islam, « Dieu » ne se révèle qu'à un seul homme et à un seul moment de l’Histoire. Laquelle de ces deux révélations a le plus de chance d’être fiable ?
  • Dans le judaïsme, on est sauvé par l’obéissance aux commandements. Pour le christianisme, le salut ne peut venir que de Dieu. Ne ressentons-nous pas tous, au fond de nous même, notre incapacité à être "à la hauteur" devant Dieu ? Tous, nous pouvons constater nos mauvaises pensées, nos paroles blessantes, nos actes mauvais. Tout ceci nous condamne devant Dieu. Qui peut alors nous sauver, si ce n'est Dieu lui même ?
  • L’islam a débuté par une conquête guerrière de la part de Mahomet. Le christianisme a débuté par la mort de Jésus-Christ à la croix et par la persécution des chrétiens.
  • Dans le judaïsme, l’islam et le bouddhisme, le salut dépend de ce que vous faites. Dans le christianisme, le salut dépend de ce que Dieu a fait pour vous.
  • L'idéal de détachement du bouddhisme n'est-il pas, en quelque sorte, une négation de la vie ? On se détache de cette vie pour ne plus avoir à souffrir. On ne dit plus "je souffre", mais au prix de ne plus pouvoir non plus dire : "j'aime".
  • Mais surtout, Abraham et Moïse sont morts, Bouddha est mort, Mahomet est mort. Les chrétiens affirment en revanche que Jésus est vivant. Si c’est vrai, le christianisme est donc vérifiable. Avez-vous déjà eu une rencontre personnelle avec Jésus-Christ ? Si oui, pourriez-vous en témoigner ? Si non, voudriez-vous en avoir une ?

2 commentaires:

  1. J'ai eu une interpellation dans ces "descriptions" des religions ; malgré tout je ne veux ni défendre ni accusé aucune religion mais juste : Mahomet n'a pas levé d'armée, ce sont les musulmans après lui qui ont partagé l'Islam autour d'eux, tout comme les chrétiens après Jésus qui ont partagé le christianisme autour d'eux... Je lis aussi que l'Islam aurait débuté par une conquête guerrière, non ! Comme beaucoup de religion elle a débuté par un partage des connaissances et un établissement de règles. Et vous ne précisez pas non plus les croisades et les conquêtes guerrières du Christianisme - malgré que la religion a évolué - les bûchers, les hérétiques forcés à se convertir, etc... Je trouve que vous dévalorisez les autres religions et que vous jouez sur la carte de la sainteté pour le Christianisme, qui ne l'oublions pas a abandonné un bon nombres de ces valeurs premières au profit d'un mode de vie moins strict pour le simple plaisir des croyants.

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  2. "Dans le christianisme, Dieu se révèle de façon progressive et cohérente à des milliers de personnes différentes sur une période de plus de 2000 ans. Dans l’islam, « Dieu » ne se révèle qu'à un seul homme et à un seul moment de l’Histoire. Laquelle de ces deux révélations a le plus de chance d’être fiable ?"

    Non, il faut arrêtez de dévaloriser les autres religions au profit du Christianisme.
    Si on prend en compte toute les apparitions et les miracles qu'il y a eu, il n'y a pas eu "un seul homme" dans "un seul moment de l'Histoire".

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