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mercredi 4 juin 2014

3 expériences flippantes et le moyen d'en sortir

Trois épisodes de ma vie, bien flippants, dans ma petite vingtaine.

Le premier arrive un soir, alors que je m’endors doucement. Dans la torpeur du sommeil qui m’envahit, une image s’impose à mon esprit et me réveille soudainement. Je suis en panique. J’ai vu un pistolet. Très clair. Une image forte, un message puissant. Ce message, c’était : « vas-y, fouts toi en l’air. » Simple. Percutant. J’ai la gorge nouée.

Le deuxième arrive en plein après-midi. J’arrive chez moi. Il fait beau. Je gare ma voiture et reviens à pied vers l’entrée du petit immeuble où je vis en collocation avec un copain. Mon regard s’arrête au pied de l’immeuble. Une corde à nœud a été abandonnée là et là encore, l’image s’impose à moi. Je me vois pendu là, au beau milieu de ma chambre. L’angoisse revient, forte. D’où me viennent ces idées noires ? Je me sens prisonnier de moi-même. Je suis assailli et je ne peux rien faire.


Le troisième épisode est en fait un événement récurrent. Je marche sur le trottoir et alors que je croise un pauvre quidam passant par là, je me vois le pousser sur la chaussée au milieu du flot continu des voitures. Je ne le fais pas, bien sûr, mais je le pense, je le pense fort. Autre version : je traverse un pont, je croise quelqu’un et d’un coup l’angoisse me saisit : et s’il me jetait par-dessus bord ? J’ai une espèce de conscience suraiguë de la facilité de quitter une vie, que ce soit la mienne ou celle d’un autre. Cela me fait prodigieusement peur, mais il y a plus inquiétant encore : cela me fascine autant que cela m’inquiète.

Il y a pourtant quelque chose d’autre. Quelque chose d’indicible, quelque chose qui touche, quelque chose qui parle à nos profondeurs, quelque chose qui nous ouvre à plus grand que ce que nos yeux voient, que ce que nos doigts touchent.

Une bonne décennie s’est écoulée depuis lors. À cette époque je me voyais sur une corde raide, dans un exercice d’équilibre entre la raison et la folie et avec la connaissance angoissante que la limite qui sépare l’une de l’autre est fine, très fine. Jusqu’ici j’avais cru que les fous étaient des gens différents, des gens malades, mais j’ai appris - un peu violemment - qu’un fou est en réalité une personne comme vous, comme moi, qui a basculé. Je ne voulais pas basculer. Je m’accrochais à n’importe quoi pour ne pas tomber. Je m’improvisais des séances de méditation le soir, seul dans la pénombre de ma chambre, pour essayer de maîtriser ces pensées qui m’envahissaient. Mais j’avais peur. Tout me faisait peur : mon passé, mon avenir, mon présent. Je ne savais pas comment lutter.

Mais comme Dieu a regardé vers la terre, j’ai regardé vers le ciel. Il y a eu Jésus-Christ.

J’ai pris conscience, grâce à lui, qu’il y a des forces maléfiques et qu’elles ont été vaincues. Que nous ne sommes pas obligés de les subir. Que ces pensées qui s’imposaient à moi ne venaient peut-être pas de mon esprit malade, mais d’un esprit extérieur à moi, bien malade celui-là, qui m’attaquait.

On peut rire de ces choses là. On peut aussi les prendre au sérieux. Quand j’ai donné ma vie au Christ, j’ai compris que désormais il avait fait de mon corps le temple de son Saint-Esprit. J’avais maintenant une arme pour me défendre. Alors, lorsque ces pensées m’assaillaient, je me défendais. Je leur disais : « Vous n’êtes pas chez vous ici. Cette demeure n’est pas la vôtre, n'est plus la vôtre, elle est celle du Saint-Esprit ! Dehors ! Jésus vit en moi, et vous n’avez rien de commun avec Lui ! ». Et la joie m’envahissait. Et les pensées morbides s’évanouissaient.

Je peux témoigner qu’en trois semaines ces pensées m’ont abandonné. On peut rire de ces choses là. On peut aussi les prendre au sérieux.

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