Pages

jeudi 14 février 2013

La Saint-Valentin, une histoire de sang et de fouet

Le saviez-vous ?

Il y a très, très longtemps, dans les tous premiers siècles de notre ère, vivait un rabat-joie (un moine bien sûr) qui n'avait rien d'autre à faire que de marier les amoureux et d'aider les chrétiens persécutés.

Claude II le Gothique
A la même époque Claude II le Gothique, un joyeux luron empereur de son état, ne rechignait pas à se laisser aller au plaisir d'un petit martyr de temps en temps. La télé n'existait pas encore et les moyens de diversion n'étaient pas ce qu'ils sont aujourd'hui : il n'est pas difficile d'imaginer la contrariété qui fut la sienne lorsqu'il apprit l'existence de cet empêcheur de martyriser en rond. Il prit donc, vous vous en doutez, la sage décision de faire arrêter Valentin (c'était son nom), parce qu'il ne faut tout de même pas exagérer.

Valentin se retrouva en prison comme il se doit, et le bougre se lia d'amitié avec la fille de son geôlier. La petite Julia avait la particularité d'être aveugle de naissance mais, un beau jour (où était-ce une nuit ?), elle retrouva la vue alors qu'elle discutait avec l'ami Valentin. Flûte et zut, voilà qui n'arrange pas nos affaires.

- Diantre ! s'exclama l'empereur. Mais comment cela est-il donc possible ? Faites donc venir Valentin, que je m'entretienâsse avec lui (c'est du vieux français, c'est pour ça).


Sans le faire exprès, par habitude sans doute, Claude II le Gothique ordonna de mettre à mort le pauvre moine. Le 14 février de l'an de grâce 269, Valentin fut donc roué de coup, lapidé et finalement décapité.

Mais - et c'est là que ça devient intéressant - dans les premiers siècles de notre ère existait, parait-il, une fête romaine pour le moins curieuse.

Fête des lupercales
Tous les ans, le 15 février, les romains festoyaient gaiement en l'honneur de Faunus, le dieu de la fertilité.
Ce jour là, un bouc était sacrifié et le couteau ensanglanté était ensuite déposé sur le front des prêtres de Faunus. S'ensuivait alors un curieux rituel : les prêtres (qui devaient être de jeunes hommes) éclataient de rire puis, armés de fouets, ils partaient en courant dans les rues de Rome pour y fouetter les femmes qu'ils rencontraient. Ça les rend fertiles, parait-il...

Or, un peu plus de deux siècles après la mort de Valentin, Gélase 1er, un pape africain (eh oui, moi aussi ça m'a surpris), regarda d'un peu plus près cette fête païenne qui subsistait encore dans le calendrier. Et dans sa tête de pape, il pensa : "Mais c'est quoi ce délire ?"

Il la supprima donc à notre plus grand regret et institua la Saint-Valentin en souvenir de ce moine idéaliste qui croyait à la fidélité, à l'amour persévérant, à l'engagement pour la vie.

Alors, cette Saint-Valentin, on aime ou on n'aime pas ?


Sources des photos
- Claude II le gothique : http://www.hist-europe.fr/Rome3/empereurs3.html
- Fête des lupercales : inconnue.

2 commentaires: