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mercredi 9 mars 2016

[Livre] Au nom de Jésus, libérer le corps, l'âme et l'esprit (Gilles Boucomont)

Au nom de Jésus, libérer le corps, l’âme et l’esprit, de Gilles Boucomont
Éditions Première Partie, 2010. 281 pages.



Cet ouvrage est une exhortation, tout simplement. Une exhortation a (re)découvrir l’autorité que nous avons, nous chrétiens, à la suite du Christ et en son nom, sur les souffrances et les maladies qui nous atteignent.

Gilles Boucomont n’est évidemment pas le premier à affirmer l’autorité du chrétien en matière de libération et de guérison. Bien des églises prient pour les malades, pratiquent la prière de délivrance et invitent les chrétiens à prendre autorité au nom de Jésus sur les puissances ennemies qui les attaquent. Néanmoins, on reprochera parfois à ces églises d’avoir une approche sensationnaliste, à la recherche du miracle pour épater les foules. Et bien voilà ce qu’on ne retrouve précisément pas, et c'est agréable, dans l’ouvrage de Gilles Boucomont. Il nous offre au contraire une approche étonnamment raisonnée, quasi clinique, en répondant de loin en loin à des questions tout à fait pragmatiques : au fond, comment ça marche, une guérison ? Quelles forces spirituelles entrent en jeu et comment fonctionnent-elles ?



À dire vrai, ce livre vient combler un vide dans ce qui constitue, me semble-t-il, la formation théologique classique (ou tout au moins celle qui fut la mienne). A tel point d'ailleurs que la question se pose : mais où donc Gilles Boucomont a-t-il été formé ? La réponse sera sans doute plus complexe que le nom d'une faculté et sera très probablement enrichie de son expérience d'homme de terrain : pasteur en Afrique de l’Est puis à l’Église Réformée de Rouen, il se trouve actuellement en poste à l’Église Protestante Unie du Marais, à Paris, qui s’est récemment illustré dans sa prise de position contre la bénédiction des couples de même sexe (rendue possible au sein de l’EPUdF en 2015 lors du synode de Sète). Gilles Boucomont est par ailleurs membre fondateur du mouvement des « Attestants » né suite à ce synode, un mouvement interne à l’EPUdF rassemblant des chrétiens « attestant leur foi en Jésus-Christ Seigneur et Sauveur, soucieux de l’autorité souveraine de la Parole biblique pour la vie des croyants, priant pour le renouveau de cette foi au sein de l’Église protestante unie de France, et œuvrant pour la croissance de l’Église ».[1]

Au nom de Jésus, libérer le corps, l’âme et l’esprit se présente comme le premier tome d’une série. De combien de livres ? Ce n’est pas précisé. On peut toutefois supposer qu’ils seront au nombre de trois, à l’instar du nombre de modules de la formation proposée au Temple du Marais (que l'on peut retrouver sur le site web de l'église dans l'encart consacré à l'accompagnement).

Le premier volume, dont il est question ici, se divise en deux grandes parties : Vivre et Guérir.

Dans la première partie, Gilles Boucomont commence par aborder l’importance de la parole et va défendre – sans surprise, compte-tenu du titre de l’ouvrage – une vision tripartite de l’être humain ; pas tellement, semble-t-il, parce qu’elle serait meilleure qu’une vision binaire, mais davantage parce que, selon ses propres mots, « elle est simplement très répandue et qu’elle a l’avantage pratique et clinique de permettre un vrai discernement dans des situations humaines qui paraissent inextricables aux personnes ne s’appuyant que sur une conception binaire. » [2]  Nous l’avons dit, l’approche est pragmatique.

S’ensuivent trois chapitres expliquant ce que sont le corps, l’âme et l’esprit. L’auteur y définit, en s’appuyant naturellement sur la Bible, ce qui constitue un être humain et en conséquence ce qui ne le constitue pas. Ainsi, il va par exemple dénoncer le mensonge du « caractère », cette notion capable d’enfermer une âme dans un mode de fonctionnement comme s’il était impossible d’en sortir, alors qu’il n’est en fait aucunement constitutif de ce qu’est une personne. Gilles Boucomont aborde également la question des liens d’âme, tant ceux qui sont souhaitables et nécessaires – au moins à certaines périodes de la vie – que ceux qu’il faut briser parce qu’ils ne sont pas, ou plus, appropriés.

La deuxième grande partie du livre, Guérir, se divise en trois chapitres : Accompagner, soigner, et guérir. Concernant l’accompagnement, Gilles Boucomont aborde la question de la gestion des transferts ainsi que celle de la déontologie.

Dans le deuxième chapitre il va s’attarder beaucoup sur les interactions dans la maladie entre le corps, l’âme et l’esprit, puis va aborder la façon dont les malades eux-mêmes peuvent saisir les armes du chrétien pour entrer eux-mêmes dans la lutte qui pourra les mener à la libération.

Finalement, dans la partie « Guérir » Gilles Boucomont aborde les maladies de l’âme et celles de l’esprit, qu’il recense avec précision en les expliquant et en donnant des pistes concrètes pour les combattre.

À l’heure actuelle, deux volumes sont déjà édités et en vente. Hélas, le premier est épuisé ; espérons qu'il sera réédité.

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[1] Extrait de la "déclaration d'intention" des attestants, disponible sur leur site attester.fr.
[2] G. Boucomont. Au nom de Jésus..., p.42

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